Petite Sarah revient de l'école
Le ventre vide et les pieds gelés
Retrouve maman encore endormie
Devant la télé de l'appart délabré
Elle ouvre le frigo laissé désert
À l'abandon comme un vieux cratère
Le beau mirage autrefois espéré
S'estompe à chaque soupir
Entre les couches de poussière
Petit Charles se lève en pleine nuit
Entend le tonnerre dans le noir
Mais le grondement si familier
Arrive toujours sans la pluie
Une voix vibrante traverse les murs
Suivi d'un vacarme étouffé
Maman s'effondre en pleurant
Les larmes plein la figure
Une autre faille dans l'armure
Et l'enfant serre les yeux
Prisonnier d'un corps frileux
L'orage se pointe sans avertir, l'instant d'un soupir
Et si on se perd à regarder
Les rafales et les jours brumeux
Et si on a toujours les yeux fermés
Devant les sanglots silencieux
Et si on se perd à regarder
Les rafales et les jours brumeux
Les matins froids viendront hanter
Les p'tits cœurs des oubliés
Et si on se perd à regarder
Les rafales et les jours brumeux
Et si on a toujours les yeux fermés
Devant les sanglots silencieux
Et si on se perd à regarder
Les rafales et les jours brumeux
Les matins froids viendront hanter
Les p'tits cœurs des oubliés...