Parfois c'est trop frais, bien trop fort
Sentir le soupir de quelqu'un qui s'endort
Se casser pour qu'une part puisse rester
Bien trop souvent, pour partir, déchirer
Une part de soi contre une plaie aiguë, tendue
Rapide respiration lorsque l'on est perdu.e.s
Rassembler les morceaux, les débris
Recoller de son corps les parties
Érodées par le vent, le soleil et la pluie
Dégradées des violences qu'on subit
Ce corps dont les autres pensent disposer
Le sourire figé
Car résister ouvre les portes aux violences
Qui semblent lointaines si latence
Se raccrochent à la terre la peau et la poussière
Et se nourrissent du sol en silence, et se terrent
Pour mieux trouver l'équilibre et la paix
Loin des roseaux pliés, brûlés, fanés
Figé.e.s à regarder les nuages défiler
Perdu.e.s dans la torpeur d'une douleur glacée
Proie de tension, de l'invisibilité
Où regarder pour se protéger
Des heures et des heures d'horizontalité
Tout pour s'immobiliser la pensée, se raccrocher
Rassembler les morceaux, les débris
Recoller de son corps les parties
Érodées par le vent, le soleil et la pluie
Dégradées des violences qu'on subit
Ce corps dont les autres pensent disposer
Le sourire figé
Pour mieux trouver l'équilibre et la paix
Loin des roseaux pliés, brûlés, fanés
Figé.e.s, glacé.e.s